Retour
Je me laisse emporter par le sommeil
Qui me ramène à la maison ;
Tu regardes peut-être la télé
Ou tu lis un roman
–actuellement, le premier tome de «Millenium».
Je m’arrête à mi-chemin, vide
Mes poches, cherchant les clés
–nous sommes encore si innocents–
De notre bonheur ;
J’évite l’abîme ténébreux
En marchant à un rythme rapide et variable :
Les détours et les bateaux de la chaussée
Qui remonte la vallée, les gouttes
Contre le pare-brise, Bill Evans
–la star de France Musique–
Au piano, qui m’accompagne.
Je me couche à côté de toi ;
Je romps le silence et t’embrasse,
Je m’approche de toi –et tu restes immobile,
Endormie avec ton livre ouvert–
Quand sombrent les derniers bleus.
La tristesse me conduit au sommeil
Par les vers amers de Pavese :
Scenderemo nel gorgo muti ;
J’éteins la lumière de la table de nuit ;
Pénètre le monde des rêves.
Un jour de plus est passé.
Brigitte Brouillet
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